Une bien jolie rencontre…

Ce texte est réapparu pendant le confinement et a circulé… mais il date au moins de 2008…

C’était il y a quelque temps, au bal de la Nuits-Saint-Georges que j’ai rencontré la petite Juliénas, une fille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée, et sous sa robe vermillon un grand cru classé, avec des arômes de cassis et de fraises des bois.

On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et, plus tard, lorsque je lui ai proposé de l’emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage.
Le temps d’aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma banyuls et on a roulé jusqu’au matin.

Ah, quelle belle journée ! On s’est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l’eau Clairette, on s’est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu’on commençait à avoir les Côtes Rôties, on a décidé de rentrer.

Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvés coincés dans les embouteillages, enfin les bouchons, quoi ! Je commençais à Minervois sérieusement et là, Juliénas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon.

D’un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie. Je me suis retrouvé comme Macon.

Quoi, me suis-je dit, elle s’est déjà Sauvignon avant même que j’ai le temps de la Sauternes !
Mais je vous Jurançon, je l’avais dans la Pauillac, en effet, j’étais tellement Tokay que j’ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper.

Quand on s’est retrouvés, et que je l’ai vue devant moi en Gros-plant, je lui ai dit  “Ne fais pas ta Pomerol, et ne t’en va plus Gamay”.
En  pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran “Ne m’en veux pas, je voulais juste être sur que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre”.
Depuis on ne s’est plus cuités…

Quelle viticulture…?

Conventionnelle ? bio ? biodynamique ?

Pour vous, une vigne, c’est plutôt ?

ça… ou ça ?

La part du bio dans l’agriculture :

Données 2015 pour l'ensemble des cultures.
Cliquez sur l'image.

Viticulture conventionnelle :

C’est celle qui est la plus répandue puisqu’elle concerne environ 90 % des vignobles.  Les viticulteurs peuvent utiliser tous les outils et tous les produits chimiques autorisés par la règlementation, de la culture de la vigne à l’élaboration du vin.

L’agriculture conventionnelle permet de faire ce que l’on veut, dans le respect de cette règlementation. Cela ne signifie pas que le viticulteur use et abuse des produits chimiques. Il peut avoir une approche raisonnée.

L’agriculture raisonnée est une notion plutôt vague… chacun ayant sa propre définition du “raisonnable”. Pour lui donner plus de poids, certains viticulteurs se sont regroupés derrière le label “Terra Vitis” : un cahier des charges précis  encadre alors leur travail, de la plantation jusqu’à la bouteille.

Viticulture biologique :

Avant 2012, le vin pouvait être “produit de raisins issus de l’agriculture biologique”, mais aucune règle n’encadrait les pratiques de vinification.
La réglementation européenne impose maintenant un cahier des charges biologique à toute la chaîne du vin, de la vigne à la mise en bouteille.

Dans les vignes, les produits chimiques (pesticides et herbicides) sont interdits. Les traitements autorisés sont à base de soufre et de cuivre.

En ce qui concerne la vinification, les ajouts (ou intrants) autorisés sont moins nombreux qu’en agriculture conventionnelle mais il en reste malgré tout beaucoup ! Par exemple, la dose de soufre totale autorisée n’est que très légèrement inférieure à celle autorisée dans l’agriculture conventionnelle :  150 mg/l pour le rouge à 200 mg/l pour le blanc en conventionnel, 100 mg/l à 150 mg/l pour le bio.

En règle générale, les vignerons en agriculture biologique se fixent eux-mêmes des règles beaucoup plus rigoureuses, pour assurer la cohérence de leur production.

Les labels AB et Ecocert sont les plus répandus en France.

Viticulture biodynamique :

Pour le vin biodynamique, il n’existe pas de règlementation européenne. Un vigneron qui travaille en biodynamie respecte bien évidemment les règles de l’agriculture biologique mais il va plus loin, en “dynamisant” la plante et son environnement.

L’objectif est de renforcer l’écosystème de la vigne, afin que le milieu s’équilibre de lui-même pour lutter contre les agressions : on favorise donc toutes les espèces de flore et de faune qui gravitent autour du vignoble. Le sol et la plante sont nourris et soignés par des ajouts de composts, de tisanes et de préparations dynamisées, et les cycles lunaires sont respectés.
Concernant la vinification, les labels biodynamiques sont également très restrictifs sur les intrants autorisés.
Pour ne citer que le cas du soufre, on passe à un volume total (soufre naturel + soufre ajouté) de 70 à 90 mg/l.

Deux labels encadrent l’agriculture biodynamique : Demeter et Biodyvin.

Le tableau ci-dessous permet de comparer ce qui est autorisé lors de la vinification, en fonction des types d’agriculture.